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Les différents types de cors
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Alexander 103
Paxman 20M
Holton H378
Conn 8D
Le cor double en Fa/Si♭ est l’instrument principal de la plupart des cornistes, et l’instrument utilisé pour la rédaction de ce site internet. Il a l’avantage de réunir sur un seul instrument un cor simple en Fa ainsi qu’un cor simple en Si♭ aigu (d’où le nom de cor « double »). Le cor en Si♭ permet d’avoir une couleur claire et brillante sur une large partie de la tessiture, des aigus plus précis (car les harmoniques naturelles sont plus éloignées dans ce registre) ainsi que des notes pédales absentes sur le cor en Fa. Il reste cependant toujours possible de trouver des couleurs plus chaudes et sombres, ainsi que les notes comblant le trou de tessiture du cor en Si♭ grâce au cor en Fa (voir Couleur sonore en Fa ou en Si♭).
Trou de tessiture du cor en Fa (en Ut puis en Fa) :
Trou de tessiture du cor en Si♭ (en Ut puis en Fa) :
Il comporte les trois pistons principaux (dans le cas du cor moderne ce sont des palettes, mais la plupart des cornistes parlent tout de même de « pistons »), auxquels s’ajoute un autre piston au pouce permettant de passer facilement du cor en Fa au cor en Si♭. En plus d’une coulisse d’accord général de l’instrument, il présente aussi une coulisse d’accord individuelle pour le cor en Fa ainsi que pour le cor en Si♭, bien que cette dernière ne soit pas présente sur certains modèles (voir Facture des coulisses). Les coulisses des trois pistons principaux du cor en Si♭ sont placées sous celles du cor en Fa. Pour une question de facilité de rangement, le pavillon peut être démontable (dévissable) ou non. Ce dernier point peut-être une intéressante source d’effets sonores (voir Sans le pavillon).
Nomenclature du cor face avant et arrière
images de l’instrument : thomann.de
Les coulisses correspondantes à chaque piston permettent d’ajouter une longueur de tuyau supplémentaire. Cela baisse donc la hauteur de la série harmonique du cor principal en Fa / en Si♭. Le premier piston baisse la série harmonique d’un ton (on obtient donc un cor en Mi♭ ou en La♭ sur le cor en Si♭), le second la baisse d’un demi-ton (on obtient un cor en Mi♮/ La♮) et le troisième d’un ton et demi (on obtient un cor en Ré/Sol). Baisser plusieurs pistons à la fois permet donc d’accumuler la longueur de tuyau des deux coulisses correspondantes. Ainsi, on obtient avec les 1er et 2nd pistons un cor en Ré/Sol (comme pour le 3ème piston seul), avec les 2nd et 3ème pistons un cor en Ré♭/Sol♭, avec les 1er et 3ème pistons un cor en Ut/Fa, enfin les trois pistons appuyés baissent la série harmonique d’un triton, soit un cor en Si♮/Mi♮.
On peut donc observer que le 3ème piston correspond à la même série harmonique que l’accumulation des 1er et 2ème pistons, mais aussi que les 1er et 3ème pistons sur le cor en Si♭ correspondent à la série harmonique de base du cor en Fa, et que les 1er, 2nd et 3ème pistons sur le cor en Si♭ correspondent à la série harmonique du 2nd piston sur le cor en Fa.
Aussi appelée « accord général », elle est la première rencontrée dans le parcours de l’air dans l’instrument. Elle sert à accorder l’ensemble de l’instrument. Elle est située tout de suite après la branche d’embouchure : sur la face arrière du cor à gauche.
Elle sert à affiner l’accord du cor en Si♭ indépendamment du cor en Fa. Elle est généralement située sur la face avant du cor en haut. Sur certains modèles, elle n’est cependant pas présente car pas indispensable au bon équilibre de l’instrument (voir le tableau ci-dessous). Dans ce cas, la coulisse principale joue aussi le rôle de coulisse de Si♭.
Elle sert à affiner l’accord du cor en Fa indépendamment du cor en Si♭. Elle est située sur la face arrière du cor à droite de la coulisse principale. Contrairement à la précédente, elle est indispensable et est donc présente sur la totalité des modèles.
Elles ajustent l’intonation de chaque piston séparément. Elles sont situées sur la face avant du cor en deux rangées superposées, et dans le prolongement de chaque piston. La rangée supérieure correspond aux coulisses d’accord des pistons du cor en Fa, et la rangée inférieure à celles des pistons du cor en Si♭.
Exemple d’appellation : « coulisse du 1er piston en Fa »
Coulisse d’accord d’un cor Alexander 103. Coulisse d’accord général en noir, coulisse d’accord du cor en Fa en rouge, coulisse d’accord du cor en Si♭ en jaune, coulisses d’accord des pistons en vert.
Schéma représentant le parcours de l’air et les différents éléments dans l’ordre où il les traverse dans l’instrument.
Attention, ce schéma correspond au parcours de l’air dans un cor Alexander modèle 103, ce parcours peut être différent selon les modèles de cors.
La plupart des cornistes ne sont habitués à ne jouer que sur le cor double. Cependant il a existé et existe toujours plusieurs instruments qu’ils se doivent de maîtriser (ou du moins que certains cornistes maîtrisent). Certains sont tellement différents qu’ils requièrent un travail très approfondi voire une spécialisation (de manière générale pour les instruments historiques).
- triple horn
- Tripelhorn
- corno triplo
- trompa triple
Notation : « cor triple [éventuellement préciser les tonalités voulues par ex : en Fa/Si♭/Mi♭] »
Il s’agit d’un cor double en Fa/Si♭ auquel on a ajouté un troisième cor en Fa aigu. C’est un type de cor utilisé par de plus en plus de cornistes, notamment pour pouvoir jouer dans le registre (sur-)aigu plus facilement. En effet, l’ajout du cor en Fa aigu par rapport au cor double décale toutes les harmoniques du cor en Fa habituel d’une octave vers l’aigu, ce qui rend les harmoniques bien plus écartées dans ce registre et facilite ainsi la prise de note.
Cor triple Schmid
Le cor en Fa aigu est accessible grâce à un autre piston au pouce. L’instrument comporte donc deux pistons au pouce : le premier pour passer du cor en Fa (grave) au cor en Si♭, et le deuxième pour passer sur le cor en Fa aigu. Contrairement au cor double, il n’y a pas (ou rarement) de troisième rangée de coulisse pour les trois pistons principaux (cela rend le cor très lourd). Le système utilisé est plus souvent un système par compensation : le parcours de l’air se fait normalement par une coulisse supplémentaire qui est coupée de la circulation lorsque l’on appuie sur le deuxième piston du pouce.
- Wagner tuba
- Wagnertube, Tube
- tuba wagneriana
- tuba wagneriana
Notation : « tuben ténor en Si♭ », « tuben basse en Fa », « tuben double en Fa/Si♭ »
Cet instrument a été commandé par Wagner lors de sa création de Der Ring des Nibelungen. Il avait en effet besoin d’un instrument hybride dont le timbre se situerai entre le cor et le saxhorn, capable de « personnifier la majesté divine de Walhalla, mais aussi le sinistre monde souterrain de Nibelheim » (Melton, « The Wagner Tuba: A History »). Wagner nomme cet instrument « Tuba » dans ses manuscrits, et les fait souvent jouer avec le tuba basse nouvellement apparu. Il voulait peut-être ainsi compléter la famille des tubas dans l’orchestre. Wagner étant connu par sa volonté d’élargir toujours plus la palette de couleurs sonore de l’orchestre, la création de ce nouvel instrument était donc certainement pour lui l’occasion de remplir le « trou de timbre » entre le son rond et chaud des cors et le son clair et brillant des trombones. Le tuba wagnérien est plus allongé qu’un cor pour ressembler à un tuba, la conicité du tube se situe entre celle du cor et celle de l’euphonium et le pavillon est plus petit et beaucoup moins évasé que celui du cor. Tout cela permet donc d’obtenir des nuances fortes très rondes sans que le son ne soit cuivré. Cet instrument est joué par des cornistes, il a donc le pavillon orienté vers la droite, les palettes à gauches, et la perce de la branche d’embouchure est adaptée à l’embouchure de cor.
Tuba wagnérien Fa-Si♭ Alexander 110
Il ne faut pas confondre cet instrument avec le baryton, instrument de musique militaire de la même forme que le tuba wagnérien, mais avec le pavillon à gauche, les palettes à droite et une grosse embouchure. Wagner raconte d’ailleurs qu’il voulait au départ utiliser des barytons, mais qu’il était très difficile de trouver des musiciens venant des fanfares pouvant jouer de cet instrument avec un niveau suffisamment élevé pour jouer en orchestre symphonique.
Wagner tuba Fa/Si♭ Alexander 110
Tuba ténor (ou Baryton) Alexander 150
Il existe deux tailles de tuben (l’autre nom du tuba wagnérien, dérivé du pluriel de « Tuba » en allemand) : le tuben ténor en Si♭ et le tuben basse en Fa, tous deux reprenant la longueur de tuyau du cor double en Fa/Si♭. Il y a cependant quelques changements à noter : ils ont chacun les même trois palettes principales que le cor, avec en plus une quatrième palette à l’auriculaire équivalente à l’assemblage des palettes 1 et 3, donc permettant de descendre d’une quarte la tonalité de l’instrument et de combler les trous de tessiture dans le grave. Les deux tuben ont donc tous deux la même tessiture que le cor double habituel, seulement le tuben ténor est destiné à jouer plutôt dans la partie haute de la tessiture, quand le basse s’occupe plutôt de la partie gave de la tessiture. Le tuben en Si♭ peut en fait être considéré de la même façon qu’un cor double en Si♭/Fa, et le tuben en Fa comme un cor double en Fa/Ut grave. Les tuben ont aussi la particularité d’être écrits dans leur tonalité respectives (Si♭ pour le ténor, et Fa pour le basse), contrairement au cor qui est toujours écrit en Fa.
Tuben ténor en Si♭ Alexander 108
image de l’instrument : gebr-alexander.de
Tuben basse en Fa Alexander 111
image de l’instrument : gebr-alexander.de
Les tubas wagnériens sont traditionnellement utilisés en quatuor : deux ténors, deux basses, et sont joués par les deux secondes paires de cornistes (les cornistes 5, 6, 7 et 8). Attention cependant à la position : les cors 5 et 7 étant des cors aigus et les 6 et 8 graves, les cornistes 6 et 7 sont souvent amenés à échanger leur poste (le 6 devenant aigu, le 7 devenant grave) pour que les parties des tuben soient dans le bon ordre (ténor 1, ténor 2, basse 1, basse 2).
La place du tuba wagnérien dans le conducteur est assez changeante entre les œuvres de Wagner, et parfois même à l’intérieur d’une même œuvre : entre les trombones et le tuba basse, ou entre les cors et les trompettes,… Sa place peut donc être choisie en fonction du groupe d’instruments avec lequel on veut l’intégrer. Cependant, étant joués par des cornistes, il serait plus logique de les laisser à la place des 5e, 6e, 7e et 8e cors. Il ne faut pas oublier que le chef d’orchestre a un réflexe du placement visuel d’un instrument dans l’orchestre en fonction de sa place sur le conducteur. L’idéal serait donc que les deux coïncident : si les tuben sont écrits entre les trombones et les tubas sur le conducteur, il faudrait qu’ils soient placés sur la droite de l’orchestre et donc qu’ils soient séparés des autres cors (information à préciser dans ce cas dans la notice).
Wagner – Das Rheingold – Acte1 Scène 2 (Leitmotiv du Walhalla)
Vous pouvez pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site internet suivant, résumant le livre de William Melton « The Wagner Tuba: A History » (en anglais) : https://www.wagner-tuba.com/wagner-tuba/
- Vienna horn
- Wiener Horn
- corno viennese
- trompa vienesa
Notation : « cor viennois »
C’est un type de cor utilisé uniquement à Vienne, mais facilement trouvable dans d’autres pays car de plus en plus utilisé par des orchestres historiquement informés. Il se compose d’un corps sur lequel se trouvent trois palettes, ainsi qu’un ton de fa séparé à la manière d’un cor naturel (cependant, contrairement à ce dernier, il n’existe sur le cor viennois que le ton de fa, et pas d’autres tons). C’est un instrument simple en fa, d’où sa sonorité ronde et chaude si particulière. Elle est due à de nombreux facteurs : diamètre du tuyau plus petit, pavillon plus conique au début, alliage et épaisseur du matériau différente, embouchure spécifique, dessin de l’instrument complètement différent…
Cor viennois Hans Smit
Le cor viennois tient aussi sa sonorité particulière à son système unique à double piston. En effet, au lieu de tourner un rotor ou d’actionner un piston, chaque palette est reliée à deux pistons qui s’actionnent ensemble et redirigent le flux d’air dans la coulisse correspondante. Cela confère à cet instrument la possibilité de passer d’une note à l’autre de manière beaucoup plus fluide et moins abrupte que sur un cor double.
Modèle de piston viennois réalisé au Deutsches Museum de Munich
Cet instrument n’est historiquement et traditionnellement joué que dans les orchestres viennois. Cependant, de plus en plus d’orchestres le sollicitent dans une optique de démarche historiquement informée, cherchant à jouer sur les instruments pour lesquels le répertoire a été composé.
- alphorn
- Alphorn
- corno alpino, corno svizzero
- trompa de los Alpes, alforn
Notation : « cor des Alpes en [préciser la tonalité voulue] »
Il s’agit d’un instrument naturel (sans palettes ou pistons, on ne peut donc jouer que les notes de la série harmonique de l’instrument) complètement en bois de sapin (embouchure comprise) et entièrement déroulé (il peut mesurer de 3,50m à 18m selon les modèles). Il était traditionnellement utilisé par les vachers et bergers suisses pour se communiquer des informations d’une montagne à l’autre. Originellement en Fa#, il existe maintenant différents rallonges ou tailles pour le mettre dans de nombreuses tonalités (le plus usité aujourd’hui restant le cor des Alpes en Fa). Le bois étant un matériau particulièrement sensible et lourd, il existe des modèles télescopiques (donc plus faciles à transporter) en fibre de carbone ou en fibre de verre, bien que cela altère la qualité de son procurée par le bois. Il est uniquement joué debout pour des question de tenue de l’instrument.
Du fait du matériau, le son est beaucoup plus doux et velouté qu’un cor usuel en métal, il est aussi plus ample et prend plus d’espace. La sensation de jeu est aussi très différente car les harmoniques ont une place différente dans l’instrument.
Vers le XIXe siècle est apparu le Büchel, un cor des alpes très court dont la tessiture se rapproche de celle de la trompette. Il est lui aussi en bois, mais enroulé sur lui-même, et n’avait qu’une fonction de communication. Autant le cor des Alpes est un instrument très commun, autant le Büchel est extrêmement rare.
Büchel en Ut et cors des Alpes en Si♭, Fa et Ut grave