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Bisbigliandi
Un bisbigliando est un trille de timbre sur la même note. Il s’agit d’un trille de doigté (en un doigté et un autre pour une même note), c’est donc toujours un trille au piston. Dans la partition, on peut écrire « bisbigliando », « bisbigl. » ou « bgl. »… mais il faut toujours ajouter une indication en bas de page (ou dans la notice) pour expliquer que c’est un trille de doigté sur la même note. Cet effet est encore rare chez les cors (et les cuivres en général), de fait tous les musiciens ne savent pas toujours ce qu’est un bisbigliando. Il existe plusieurs manière de faire des bisbigliandi, et avec différents timbres :
Cette technique est tout à fait réalisable au cor, dans toute nuance et sur toute la tessiture, dans la limite de l’existence de plusieurs doigtés pour une note donnée. Comme de nombreuses séries harmoniques ont des notes en commun et qu’il y a une série par doigté, il y a de nombreux doigtés pour une note donnée. Sur l’image ci-dessous (cf. Tablature des harmoniques et des doigtés), vous trouverez toutes les combinaisons de doigtés possible pour chaque note.
Au cor, les possibilités de doigtés par note étant particulièrement importantes, on peut choisir de prendre une note dans une série harmonique dans laquelle elle sera plutôt basse ou dans une autre où elle sera plutôt haute. On peut donc choisir de faire varier ou pas l’intonation de la note sur un bisbigliando.
Il faut garder à l’esprit que certains doigtés sont particulièrement peu aisés à enchaîner rapidement en raison du nombre de doigts qu’il faut bouger simultanément : 1-23, 2-13, 2-123, 3-12.
En actionnant rapidement et successivement chaque piston on obtient une sorte de bisbigliando ou trille très granuleux. Ce type de bisbigliando n’est pas un trille de timbre en soit, mais plutôt un trille à la note supérieure et inférieure à la fois. En effet, en appuyant sur chaque piston successivement, on passe par les harmoniques naturelles de chaque piston. Il faut donc faire cet effet assez rapidement et dans des dynamiques fortes pour que l’énergie déployée masque en partie les hauteurs approximatives.
On l’utilise régulièrement en orchestre lorsque la nuance ou la tessiture ne permet pas de faire un trille vraiment propre, ou quand on sait que le compositeur veut plus un effet qu’un vrai trille [cf. Dvořák – Symphonie n°8 – Finale – 6 mesures après C].
Faire un bisbigliando en demi-piston n’est pas facile mais est tout à fait envisageable. Cependant lorsque l’on joue en demi-pistons, il est difficile de garder une note stable à une hauteur définie puisqu’il suffit de bouger un peu les doigts pour que la position de demi-piston change et que le timbre soit modifié, il faut donc faire attention aux doigtés utilisés.
Pour un bisbigliando entre une note en position complètement appuyée, et la même note en position demi-appuyée, on obtiendra une oscillation entre une note pleinement sonore et un son de fréquence voisine ou de même hauteur, mais moins sonore, moins stable et plus voilé. Concernant les doigtés, le plus simple et le moins risqué est qu’un seul doigt bouge pour triller. Cela veut dire passer d’une position à vide (B0 ou F0) à une position avec un seul demi-piston (1½, 2½ ou 3½). Ou alors partir d’une position avec un ou plusieurs pistons complètement appuyés (1, 2, 3, 12, 23, 13) et triller avec un seul doigt (par exemple triller avec le 3 si le doigté 12 est utilisé comme note de base). Il faut le plus possible éviter de triller entre une position appuyée et demi-appuyée sur un même piston, cela n’est vraiment pas pratique et pas précis.
Pour un bisbigliando entre deux demi-pistons, il est préférable de laisser le choix du doigté à l’instrumentiste. En effet, comme dit précédemment, triller entre deux positions en demi-piston sur les pistons centraux est très périlleux au niveau de la stabilité du son. Il est aussi possible d’utiliser les mêmes doigtés que précédemment mais en appuyant à moitié sur la palette du pouce.
Sans les coulisses, certaines séries harmoniques peuvent être obtenues par plusieurs doigtés, il est donc possible de trouver plusieurs doigtés pour une note donnée. Par exemple, pour la série harmonique de Si en Ut (Fa# en Fa) (voir la Tablature des harmoniques du cor sans les coulisses). Le changement de note s’accompagnera d’un petit bruit percussif dû au passage soudain de l’air dans la valve et dans la coulisse concernée.
Certaines notes n’appartiennent qu’à une seule ou à aucune des séries harmoniques pouvant être obtenues sans les coulisses (notamment dans les registres médium et grave où les harmoniques sans les coulisses sont particulièrement espacées). Dans ces registres, il ne sera donc pas possible de trouver plusieurs doigtés précis pour ces notes, en revanche la marge de modification de l’intonation avec les lèvres étant tellement grande qu’il peut être possible de beaucoup descendre l’harmonique supérieure la plus proche de la note voulue pour atteindre cette note.