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Couleur sonore en Fa ou en Si♭
Aujourd’hui, la grande majorité des cornistes jouent sur la partie en Si♭ de leur cor double (quitte à jouer sur le cor en Fa les quelques notes fausses). L’émission des notes est plus simple car le tuyau est plus court. De ce fait, le son est assez direct, clair, mais parfois un peu creux (il peut manquer d’harmoniques). Cela lui permet aussi de mieux s’intégrer dans le pupitre des cuivres, étant donné que les autres instruments de cette famille sont aussi en Si♭. Le son reste relativement homogène sur toute la palette de nuances.
Certains autres cornistes (en minorité) continuent néanmoins d’utiliser principalement le cor en Fa. La couleur sonore est en effet beaucoup plus chaude, ronde et envoûtante. Le son est aussi plus timbré que le cor en Si♭ dans les nuances élevées et particulièrement dans le haut de la tessiture, où il cuivre beaucoup. L’émission des notes est cependant plus difficile, demande un bon contrôle de l’air, un bon soutien, et un bon maintien du masque (la tension des lèvres) pour ne pas se fatiguer trop vite.
Le cor en Fa est quasi-systématiquement utilisé pour chauffer et se mettre en lèvre. Il permet en effet de mettre en route sainement et efficacement la plupart des paramètres de jeu tels que la respiration, le souffle, le soutien, la souplesse, le masque,… Beaucoup de cornistes n’utilisent le cor en Fa que pour la chauffe, et ne jouent que sur le cor en Si♭.
Enfin, d’autres mélangent les deux. Ils profitent des qualités sonores du cor en Fa dans le registre médium et grave, et utilisent la brillance et la précision du cor en Si♭ dans les aigus.
Ci-dessous, les huit dernières mesures du deuxième concerto pour cor de Richard Strauss, jouées la première fois sur cor en Si♭ et la deuxième fois sur cor en Fa.
Richard Strauss – Concerto pour cor n° 2 – 8 dernières mesures (édition Hawkes & Son, Londres, 1950)