Tablature des harmoniques et des doigtés
Doigté (et doigté équivalent)
En Ut (sons entendus)
En Fa (sons écrits)
Sur le cor en Fa
F0 (B13)
Doigté (et doigté équivalent) :
F0 (B13)
En Ut
En Fa
F2 (B123)
F2 (B123)
En Ut
En Fa
F1
F1
En Ut
En Fa
F12 (F3)
F12 (F3)
En Ut
En Fa
F23
F23
En Ut
En Fa
F13
F13
En Ut
En Fa
F123
F123
En Ut
En Fa
Sur le cor en Si♭
B0
B0
En Ut
En Fa
B2
B2
En Ut
En Fa
B1
B1
En Ut
En Fa
B12 (B3)
B12 (B3)
En Ut
En Fa
B23
B23
En Ut
En Fa
F0 (B13)
F0 (B13)
En Ut
En Fa
F2 (B123)
F2 (B123)
En Ut
En Fa
Sous forme de gamme chromatique
Tous les doigtés inscrits au-dessus de la première portée (écrite en Ut) correspondent aux doigtés sur le cor en Fa. Tous les doigtés inscrits en-dessous de la seconde portée (écrite en Fa) correspondent aux doigtés sur le cor en Si♭.
La première ligne de doigtés (juste au-dessus ou en-dessous de la portée) correspond aux doigtés de référence utilisés la plupart du temps. La deuxième ligne vers l’extérieur correspond aux doigtés de substitution (qui peuvent intervenir dans les passages rapides ou dans les trilles à la lèvre, par exemple). Les autres lignes (séparées des deux précédentes par des pointillés) sont des doigtés théoriquement existants, mais dont l’intonation est en réalité trop mauvaise pour être utilisés de manière tempérée.
Nota Bene
Pour les passages rapides, il est plus simple de n’avoir qu’un doigt à bouger par note. Par exemple l’enchaînement 2 → 12 est facile et rapide à réaliser, contrairement à 1 → 23 qui est assez délicat (car l’air passe d’un tuyau court à un tuyau long, et car il faut bouger tous les doigts). L’intonation des doigtés 23, 13, et 123 sur le cor en Fa est très haute, et à l’inverse celle des doigtés 0, 1, 2, et 3 sur le cor en Si♭ peut être assez basse dans l’aigu (voir la partie Intonation).
Intonation des doigtés
La justesse de certains doigtés spécifiques peut varier selon les facteurs et les modèles de cor. Malheureusement, tout détailler ici serait très long et certainement superflu. Cependant, un principe général important se dégage de ces exceptions :
Plus un tuyau ou un doigté est court, plus son intonation aura une tendance basse. À l’inverse, plus un tuyau ou un doigté est long, plus son intonation aura une tendance haute.
Le cor en Si♭ étant un tuyau court, il a une tendance générale basse. Cette tendance s’accentue avec les doigtés dits « courts » (pour lesquels un piston actionnant une faible longueur de tuyau est appuyé, soit les doigtés 0, 1, 2, et 3), ainsi qu’avec les doigtés correspondant à une harmonique de tierce ou de dixième.
Voici les notes (ainsi que le doigté correspondant) susceptibles d’être particulièrement basses :
De ce fait, on n’utilise généralement très peu ces doigtés : ils servent surtout à exécuter des passages rapides sans devoir appuyer sur plusieurs pistons à la fois. Voici donc les doigtés justes habituellement usités pour ces notes :
Le cor en Fa étant un tuyau long, il a une tendance générale haute. Cette tendance s’accentue avec les doigtés actionnant une grande longueur de tuyau (2 pistons ou plus), notamment pour les doigtés 23, 13, et 123, ainsi qu’avec les doigtés correspondant à une harmonique de quinte ou de douzième.
Attention, l’intonation de ces doigtés est presque toujours corrigible avec les lèvres, ils seront cependant beaucoup plus délicats à attaquer et à appréhender.
Voici les notes (ainsi que le doigté correspondant) susceptibles d’être particulièrement hautes :
Malheureusement, certains de ces doigtés n’ont pas d’équivalent plus juste sur le cor en Fa. Il faut donc soit s’en contenter, soit jouer les notes correspondantes sur le cor en Si♭. Voici donc les doigtés habituellement usités pour ces notes :
György Ligeti a bien compris ce problème, on peut remarquer dans le deuxième mouvement de son Trio pour violon, cor et piano mesure 27 un motif staccato sur une suite d’harmoniques qu’il demande de jouer entièrement sur les harmoniques naturelles du doigté correspondant.
Or à la mesure 193, ce motif réapparaît dans le registre grave de l’instrument sur le ton de Si bécarre grave, certes faisable avec les harmoniques naturelles sur le cor en Fa avec les trois pistons appuyés, mais dont l’intonation serait trop haute de presque un quart de ton. Ligeti choisit donc pour ce passage de ne pas indiquer sur la partition la nécessité de jouer sur les harmoniques naturelles, et laisse ainsi le choix des doigtés au musicien.
