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De nombreux instruments de la famille des bois peuvent faire des sons très percussifs avec quand même un semblant de hauteur, en faisant claquer leur langue dans leur bouche. C’est aussi possible chez les cuivres, mais avec un effet peut-être un peu moins prononcé. Il existe en outre d’autres façons d’en faire, tout aussi intéressantes.
La notation peut varier selon les compositeurs, mais se dégagent tout de même deux écritures assez intuitives, la tête de note en croix ou en triangle (veiller tout de même à bien expliquer cette notation à la première apparition ou dans la notice car elle n’est pas encore très courante pour notre instrument).
Quant à la différentiation des techniques présentées ci-après par la notation (tête de note, hampe, hauteur écrite,…), elle est à ma connaissance encore inexplorée. Libre au compositeur de trouver celles qui lui semblent la les plus parlantes et appropriées, tant qu’il les explique bien dans la notice.
Sur l’instrument
En frappant le bord de l’embouchure avec la paume de la main, on obtient un son percussif très bref et assez grave. Même s’il est possible de la faire varier, la nuance reste quand même très faible (de pianississimo à mezzo-piano). Pour que cet effet soit entendu plus distinctement, l’instrumentiste peut tenir l’instrument sur ses genoux et pointer le pavillon vers le haut. La différence de hauteur entre doigtés proche n’est pas assez importante pour être perçue, que ce soit en ensemble ou en solo. En revanche, on peut obtenir deux timbres différents selon que l’on fait le slap sur le tuyau le plus court (doigté B0, couleur plus claire) ou sur le plus long (F123, couleur plus sourde).
Attention tout de même, frapper ainsi l’embouchure l’enfonce beaucoup dans l’instrument et elle peut se retrouver bloquée à partir de 4 slaps d’affilés. Il faut donc idéalement laisser du temps (1 à 2 secondes suffisent) à l’instrumentiste tous les 3 à 5 slaps pour qu’il puisse débloquer et remettre son embouchure.
Sur l'embouchure seule
De la même manière, en enlevant l’embouchure et en frappant sur son bord avec la paume de la main, on obtient un son percussif très bref et plus aigu que celui obtenu avec le cor, se rapprochant de celui d’un woodblock aigu.
La nuance est encore plus faible que celle obtenue avec le cor (plutôt autour du pianissimo). On peut changer la hauteur du son en frappant sur la queue de l’embouchure, il sera alors encore plus aigu (mais encore moins fort). On peut faire autant de slaps enchaînés que l’on veut, puisque l’embouchure est séparée de l’instrument.
En faisant claquer sa langue contre le palais
Pour cette technique, il faut bien entourer l’embouchure avec les lèvres, et faire une ventouse avec le langue contre la palais dur, puis relâcher soudainement la pression en tirant la langue vers l’arrière et vers le bas, avec un léger mouvement de mâchoire vers le bas également.
Le son obtenu est un claquement très sonore et assez aigu. Il est possible de faire varier un peu la hauteur en modifiant l’espace à l’intérieur de la bouche. Cependant la différence de hauteur entre les doigtés n’est pas assez importante pour être perçue, même en solo.
En le faisant simplement dans l’embouchure (sans le corps de l’instrument), le bruit est similaire mais beaucoup plus faible, un peu voilé, et avec moins de résonance.
Tongue ram (en articulant)
Au lieu de faire claquer sa langue dans sa bouche, on va laisser passer dans l’instrument un filet d’air (le plus petit possible) que l’on va venir couper brusquement avec la langue (comme si on prononçait « ffft »). Cela produit un bruit sourd dans l’instrument. La hauteur (même si on la perçoit très peu) sera celle de la première harmonique (octave) du piston appuyé.
Le bruit obtenu est un peu plus doux que le slap de main ou de langue « classique », et la nuance est plus faible (de pianississimo à mezzo-piano).
En retirant une coulisse
Le bruit obtenu en retirant une coulisse brusquement sans appuyer sur le piston correspondant peut s’apparenter à celui d’un slap assez aigu. Cet effet n’est réalisable que sur les coulisses qui ne sont pas connectées directement à une sortie, il faut qu’elles soient isolées dans le parcours de l’air et actionnables par un piston. De fait, il n’est pas faisable sur la coulisse d’accord général (qui est directement connectée avec la branche d’embouchure), ni sur la coulisse d’accord de Si♭ (qui, bien qu’actionnée par la palette du pouce, est directement connectée avec le pavillon).
Il est préférable de privilégier la coulisse du 1er piston en Fa pour cet effet, celle-ci se trouvant directement à portée de main quand on pose l’instrument. Effectivement, dans le cas d’un slap sur les coulisses des 2nd et 3ème pistons, celles-ci pouvant se cogner contre le pavillon, il est nécessaire de dévisser ce dernier préalablement. Seulement tous les cors n’ont pas un pavillon dévissable, et retirer le pavillon au cours d’un morceau n’est envisageable que si l’instrumentiste a une bonne minute devant lui. En effet il faut arriver à le dévisser sans faire de bruit et donc très lentement. Remettre le pavillon prend aussi une bonne minute si on ne veut pas faire de bruit. De la même façon, comme les coulisses de Si♭ sont placées derrière celles de Fa, la plus accessible reste la coulisse du 1er piston sur le cor en Fa (car elle est située loin du pavillon et sur le dessus du cor).
Pour la même raison, les coulisses des pistons du cor en Si♭ étant situées sous les coulisses des pistons du cor en Fa, il faut au préalable avoir retiré ces dernières pour les atteindre. Cela correspond à environ 30-45 secondes. Il faudra donc prévoir deux bonnes minutes d’arrêt pour retirer à la fois le pavillon et les coulisses de Fa.
On ne peut répéter ce type de slap que de façon espacée dans le temps. Il faut en effet avoir le temps de remettre la coulisse sans bruit. Cette fréquence de répétition peut varier selon la longueur de la coulisse et son placement sur l’instrument : pas plus de 25 BPM pour la coulisse d’accord du cor en Fa, pas plus de 50 BPM pour les coulisses du 2e piston en Fa et Si♭et pour la coulisse d’accord du cor en Si♭.
C’est un bruit en moyenne assez sonore (mezzo-piano/mezzo-forte), et dont la nuance précise dépend de la vitesse avec laquelle on retire la coulisse : plus on la retire vite, plus le son sera fort, et inversement.
La « hauteur » du bruit change en fonction de la longueur du tuyau correspondant donc en fonction de la coulisse retirée. Voici les hauteurs approximatives obtenues avec mon cor Alexander 103. Attention, elles peuvent varier selon les instruments
En modifiant la pression
Pousser (ou tirer) une coulisse autour de sa position stable sans appuyer sur le piston correspondant augmente (ou diminue) la pression à l’intérieur de la coulisse. Quand on appuie alors sur le piston, l’air en surpression (ou en sous-pression) est libéré en émettant un « pop » grave, profond, et assez sonore.
Pousser ou tirer légèrement la coulisse suffit à créer ce bruit. Si on pousse ou tire trop, le piston peut se retrouver bloqué (à cause de la pression trop importante/faible qui règne dans sa coulisse), il suffit alors de remettre la coulisse dans sa position initiale pour le débloquer. Cet effet ne peut donc pas être obtenu avec la coulisse d’accord général, celle-ci n’étant reliée à aucun piston.
Cependant, comme précédemment, la nuance précise dépend de la quantité de tuyau poussé/tiré par rapport à la position initiale de la coulisse : plus ces deux positions sont écartées, plus le son sera fort (mais plus le piston risque de se coincer), et inversement.
Le bruit obtenu est le même si on pousse ou tire la coulisse, mais il change de hauteur selon la coulisse actionnée. Voici les hauteurs approximatives obtenues avec mon cor Alexander 103 (la coulisse d’accord du cor en Fa est absente car elle ne produit pas de hauteur distincte). Attention, ces hauteurs peuvent varier selon les instruments.
On peut aller bien plus vite avec ce type de slap, puisque l’on peut alterner entre pousser et tirer la coulisse. On peut ainsi obtenir au maximum un slap tous les 220 BPM (mais à cette vitesse, la nuance de chaque slap est difficilement contrôlable individuellement).
Attention, les coulisses des pistons du cor en Si♭ étant situées sous les coulisses des pistons du cor en Fa, il faut au préalable avoir retiré ces dernières pour les atteindre, cela correspond à 30-45 secondes.
Attention, cet effet peut potentiellement endommager le mécanisme de l’instrument à force d’être répété. Il est donc à utiliser avec réserve.